10-11-12 & 15-16-17-18 juin 2022
UN DERNIER TOUR ; ET ÇA CONTINUE !
Cette année, le festival Uzès danse fête sa 27e édition – la 16e, et dernière, sous ma direction... Porter, imaginer, inventer le festival et le projet de La Maison CDCN, durant ces 16 années, a été un immense plaisir, et une responsabilité dans laquelle j’ai engagé toute mon énergie, ma passion, ma détermination.
J’ai donné beaucoup, et j’ai eu la chance aussi de recevoir, beaucoup...
De la part des spectateur·trice·s, avec lesquel·le·s j’ai pu échanger à la sortie des représentations ou des ateliers, parfois de manière virulente, mais toujours constructive et enrichissante – je pense notamment ici à Antoinette et François Biville, fidèles parmi les fidèles, dont l’avis et les retours ont beaucoup compté à mes yeux.
De la part des artistes, qui m’ont insufflé leur force créatrice, qui ont été mon moteur pour développer et faire évoluer cet outil à leur service que se doit d’être un centre de développement chorégraphique ; qui m’ont inspirée (Laurent Pichaud en particulier) pour créer le « studio mobile », alors que plus rien ne semblait possible en termes d’espace de travail pour La Maison CDCN – un projet un peu fou que Claire Lapeyronie (Maire de Pont-Saint-Esprit) et Patrick Malavieille (Maire de La Grand Combe) ont été les premier·e·s à faire exister dans « leur » commune ; il est de belles rencontres qui illuminent un parcours.
De la part de l’équipe de La Maison, présente à tout moment, fermement engagée à mes côtés. De la part des partenaires publics (État, Région Occitanie, Département du Gard, Ville d’Uzès), qui chacun·e à sa manière a offert confiance et soutien au projet de La Maison – l’État, tout particulièrement, sans lequel ce projet n’existerait pas. De la part des membres du conseil d’administration de La Maison, qui n’ont eu de cesse de m’encourager, de m’assister, de me porter aussi parfois – car l’aventure n’a pas toujours été des plus aisées ni des plus tendres.
Cette 27e édition du festival, je l’ai souhaitée à la fois joyeuse, chaleureuse, mais aussi en écho avec notre temps, avec des combats menés dans un contexte toujours plus difficile, un monde toujours plus complexe.
Une autre notion-clé a guidé sa programmation : la fidélité. Fidélité aux artistes associé·e·s, compagnes et compagnons de longue date qui présenteront leur création la plus récente : Christophe Haleb, Danya Hammoud, Laurent Pichaud, Fabrice Ramalingom et David Wampach, dont nous accueillerons ALGERIA ALEGRIA, en complicité avec Jean-Paul Montanari et Montpellier danse. Fidélité aux publics qui retrouveront ainsi les chorégraphes dont iels ont suivi l’évolution au cours des années. Fidélité aux lieux : le Jardin de l’évêché, le Parc du duché et, depuis l’an dernier, L’Ombrière et le cinéma Le Capitole. Fidélité aussi à des artistes qui ont traversé plusieurs éditions du festival, tel·le·s Sorour Darabi, et Tânia Carvalho qui clôturera le festival, en tandem avec Matthieu Ehrlacher, avec qui elle a fondé Papillons d’éternité, qui offrira pour l’occasion la première d’un nouvel opus.
L’ouverture du festival avec Somnole, solo de Boris Charmatz (présent à la première édition d’Uzès danse avec À bras-le-corps, duo devenu mythique depuis) est symbolique de l’histoire du CDCN et de son attachement aux chorégraphes majeur·e·s en danse contemporaine.
La programmation accueille également des « premières fois », mais non des moindres. Comme Ayelen Parolin, chorégraphe avec qui, depuis plusieurs éditions, nous cherchons à synchroniser nos calendriers. 2022 est l’année de la conjonction idéale : son trio, SIMPLE, se révèle à la fois intelligent, fin, drôle et décapant, dans la lignée d’une Martine Pisani – grande « habituée » du festival, dont se revendique également Alain Michard, présent avec la première de L’Aurore, pièce pour six interprètes travaillée notamment lors d’une résidence « studio mobile » à Barjac, la saison dernière. Première fois toujours pour Marta Izquierdo Muñoz et ses Guérillères, ode aux femmes combattantes et à la liberté d’être soi ; pour le travail ciselé d’Anna Massoni également, dont Rideau a été accueilli en résidence cette saison, grâce à la collaboration du Théâtre de Nîmes et de son directeur François Noël, notre complice dans le dispositif européen Étape danse…
La suite de l’histoire du Festival – et de La Maison « sur roues » – sera écrite par Émilie Peluchon, choisie à l’unanimité par le jury de sélection, composé des partenaires publics et du conseil d’administration du CDCN. Elle continuera à creuser les sillons de l’itinérance de La Maison, à bâtir des projets avec des artistes, à explorer des chemins inconnus, initier de nouvelles alliances, impulser de nouvelles aventures, mais toujours dans le même esprit
d’attention portée tant aux artistes, qu’aux publics et à l’équipe. Je suis heureuse de lui transmettre cet outil ; elle a toute ma confiance.
Mais revenons au présent – qui signifie aussi « cadeau ». Concentrons-nous sur lui. Et profitons pleinement de ce qu’il a à nous faire partager.
Bon festival !
Liliane Schaus
Directrice, La Maison CDCN Uzès Gard Occitanie